vendredi 19 octobre 2007

Qu'es ce qu'un perturbateur enocrinier? (http://fr.wikipedia.org/wiki/Modulateur_endocrinien)

L'impact des modulateurs endocriniens sur la santé a été mis en évidence dès les années 1950 : on a constaté dans de nombreux pays industrialisés la diminution de la fertilité de l’homme — altérations morphologiques et baisse du nombre de spermatozoïdes —, une augmentation de la fréquence du cancer du testicule, de la prostate et du sein, ainsi qu'une puberté féminine de plus en plus précoce. D'après les études épidémiologiques, l'exposition à des molécules hormono-mimétiques serait responsable de ces phénomènes.
L'hydrosphère constitue le réceptacle de nombreuses substances chimiques, telles les métabolites des hormones contenues dans les pilules anticonceptionnelles, présents en grande quantité dans les eaux résiduaires urbaines. Les organismes aquatiques sont les révélateurs d'une pollution des milieux aquatiques par les effluents. Le perturbateur endocrien en tant qu'altéragène biologique, physique ou chimique répond à la définition normalisée du mot polluant retenue par l'AFNOR.
Dans les années 1960, aux États-Unis, la baisse de fertilité des visons constatée par les éleveurs de la région des Grands Lacs, fut attribuée aux polluants bio-accumulés par les poissons. En 1988, les phoques de la mer du Nord furent décimés. En Grande-Bretagne, les poissons mâles vivant en aval d’une station d’épuration présentaient des caractères femelles. La découverte de l'altération du système reproducteur des alligators sauvages de Floride a relancé les travaux de recherche sur ce thème dans les années 1990.

Hum un bon repas ... avec des aliments acheté dans le commerce... miam miam


Un repas équilibré peut contenir une belle salade, de beau fruits (fraises, pomme) et légumes (poivrons) bien qualibré et surtout bien brillant, un beau morceau de poissons, du fromage de région que l'on mangera avec un pain de campagne. Et evidament en bon français que nous sommes nous consommerons l'eau et un verre de vin.
Vous pensez que se repas sera exelent pour votre ligne et prolongera votre vie? En êtes vous biensur?
Regardons les réalités de votre alimentation:
Le plus sain du repas: le poisson...Conséquence de la contamination des eaux de surface par les quelques 80 000 tonnes de pesticides employées annuellement en France, les eaux des fleuves et donc les eaux côtières sont aussi contaminées par les pesticides. Les pesticides les plus persistants contaminent l’environnement global, se concentrent dans la chaîne alimentaire et contaminent les coquillages et les poissons gras (thon, saumon…).
En 2004, the Pesticide Residues Committee (PRC - Angleterre) a effectué des analyses de divers aliments. Il a analysé 28 échantillons de saumons et 20 échantillons de truites dans lesquels 11 pesticides organochlorés ont été retrouvés dans 47 des 48 échantillons testés !
Quels molécules présentes toxiques?
Alpha HCH: Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible
DDT: Cancérigène probable, perturbateur endocrinien et suspecté d’être toxique du développement
Lindane: Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible
Bien evidemment l'inpes recommende regulièrement de manger des fruits et Légumes, au moins 5 par jours... Les fruits sont très traités aux pesticides: ainsi les fraises souvent poussées sous serres sont traitées avec de nombreux fongicides (pour tuer les champignons). En 2000 les analyses de la DGCCRF montraient que les 2/3 des fraises contenaient des résidus de pesticides et 15% dépassaient les LMR.
les molécules présentes?
Cyproconazole : Cancérigène probable et toxique de la reproduction
Procymidone: Cancérigène probable et perturbateur endocrinien
Hexythiazox : Cancérigène possible
Carbendazime: Suspecté d’être mutagène et perturbateur endocrinien
La Tomates quand à elle a aussi ses tort... Les tomates importées d’Espagne, consommées et analysées en Suisse, contiennent des résidus dans 81% des cas dont 7% dépassent les Limites Maximales en Résidus (LMR)! Manger Français ou regarder se que vous trouve dans votre assiette...
Carbendazim: Suspecté d’être mutagène et perturbateur endocrinien
Chlorothalonil: Suspecté d’être cancérigène
Iprodione: Suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien
Procymidone: Cancérigène probable et perturbateur endocrinien
Pyrimethanil: Cancérigène possible
Les poivrons, très bon dans une ratatouille, aliment que les suddiste aiment tout particulierement, preconisé dans le regime crétois, est il si bon? Il est à noter que, selon une étude la DG Sanco de 2001, l'endosulfan a été retrouvé dans 31,7% des poivrons testés! Et le methamidofos dans 20,7% des cas, les Limites Maximales en Résidus (LMR) étant excédés dans 18,7% de ces échantillons...!
Pourtant pour avoir une aussi belle forme et d'aussi belle couleur, pensé vous qu'ils soient tout fait naturel??
Chlorothalonil: Cancérigène possible
Chlorpyriphos: Neurotoxique ( inhibiteur de l’acetycholinesterase)
Cypermethrin: Cancérigène possible
Deltamethrin: Perturbateur endocrinien
Endosulfan: Perturbateur endocrinien possible
Iprodione: Cancérigène et Perturbateur endocrinien possible
Methamidofos: Neurotoxique ( inhibiteur de l’acetycholinesterase)
Procymidone: Cancérigène probable et Perturbateur endocrinien
La Salade verte, l'incontournable, en début ou fin de repas, apprécié de tous ou presque et pourtant... Les salades font parties des aliments les plus contaminés par les résidus de pesticides !!
Et voici un panel de molécule active que l'on rencontre regulièrement:
Chlorothalonil : Cancérigène possible
Iprodione : Suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien
Procymidone : Cancérigène probable et perturbateur endocrinien
Vinclozoline : Cancérigène possible, perturbateur endocrinien et reprotoxique probable
Deltamethrine : Perturbateur endocrinien
Propyzamide : Cancérigène probable et suspecté d’être reprotoxique
Pour l'apport en amidons deux choses: la pomme de terre et le pain. La pomme de terre est consommé à raison de 35KG par an et par personne, et pourtant cette tubercule fait partie des culture les plus traitée, le plus souvent par des fongicides antigerminatif.
Une tocxine: Thiabendazole : Cancérigène possible.
Le pain ou la base de l'alimentation française: 165g/jour/habitant. Bien qu'aujourd'hui les français privilegient la qualité à la quantité, le pain est toujours fabriquer à partir de farine de blé qui est bien entendu traiter... Le blé peut être très fréquemment traité: jusqu’à 9 traitements en moyenne en Picardie sur du blé tendre en 2001 (source Agreste n°137). De plus les céréales sont traitées avec des insecticides dans les silos de conservation après récolte, ce qui augmente les résidus.
Qui dit traitement régulier dit molécule active dit risqe pour notre santé...
Chlorpyriphos-methyl : Neurotoxique ( inhibiteur de l’acetycholinesterase)
Delthamétrine : Perturbateur hormonal
Dichlorvos : Cancérigène possible et neurotoxique (inhibiteur de l’acetycholinesterase)
Malathion : Cancérigène possible, perturbateur endocrinien possible et neurotoxique
Pirimiphos-méthyl : Neurotoxique ( inhibiteur de l’acetycholinesterase).
La vie de l'homme et de toutes les epsèce sur Terre dépend d'une seule ressource: l'eau. Nous devons en consommé 1,5l/jour/personne. La plus consommée étant l'eau du robinet : 9,0% de la population française a été alimentée en 2003 par une eau du robinet dont la qualité a été au moins une fois non-conforme vis-à-vis des pesticides soit 5,1 millions de personnes... Bien que consommable, elle est malheureusement enrichie par les divers traitement des cultures, mais aussi par les élevages. 332 pesticides sur les 369 recherchés ont été détectés dans les eaux mises en distribution au cours de la période 2001 à 2003.
Les molécules présentent, les voicis:
Alachlore : Perturbateur endocrinien
Atrazine : Perturbateur endocrinien
Diuron : Cancérigène possible (US) et toxique du développement (US)
Malathion : Cancérigène possible, perturbateur endocrinien possible et neurotoxique
Prométhrine : Perturbateur endocrinien possible
Trifularine : Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible
Et pour finir le plaisir des Français: quoi de meilleur qu'un morceau de fromage avec un verre de bon vin? Et pourtant es ce si bon? Le fromage et les produits laitiers sont issu de l'élevages plus ou moins intensif. Le lait est parfois contaminé par des pesticides chlorés qui persistent depuis longtemps dans l'environnement ( DDT, lindane..). Plus récemment, en 2004, de l’insecticide a été retrouvé dans le lait de vache ! Me Bernard Fau, l’avocat de l’Association des victimes de pesticides agricoles, à mis en évidence la présence de traces de Fipronil, la molécule active de l’insecticide Regent TS, dans un échantillon de lait provenant d’un élevage de Vendée (analyses commanditées par le juge d’instruction de Saint-Gaudens Jean Guary, et confiée au service central d’analyses du CNRS à Lyon.)
On y retrouve donc ces molécules, qui ont ses effet sur la santé:
DDT : Cancérigène probable, perturbateur endocrinien et suspecté d’être toxique du développement
Fipronil : Suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien
Lindane : Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible.
Le vin, bien que provenant d'une fabrication traditionnelle (travail des levures), le raisin a quand à lui été traiter, à de nombreuses reprises... 95% des vins de culture « traditionnelle » (c’est-à-dire la culture conventionnelle chimique) comportent des résidus de pesticides.

Carbaryl : Cancérigène possible et perturbateur endocrinien
Carbendazim : Suspecté d’être mutagène et perturbateur hormonal
Pyrimétanil : Cancérigène possible
Tébuconazole : Suspecté d’être reprotoxique et cancérigène
Thiophanate-methyl : Suspecté d’être mutagène et cancérigène
Hum quel bon repas avons nous fait là. Je vous est bien entendu éviter tout les traitement relatif au divers condiment que nous utilisons. Faisons un recapitulatif de se beau repas.
Nous avons consommé 29 toxines !!!!

jeudi 18 octobre 2007

vous qui aimer tellement les beaux fruits... 3 articles ressent qui font peur !!!

"Les pesticides ont permis d’améliorer la productivité agricole et d’éviter les famines qui ravageaient encore l’Europe au début du XXe siècle. Ils sont nombreux, environ 8 000 produits différents et n’ont pas tous le même degré de toxicité. Depuis les années 70 de nombreux pesticides retirés du marché, ont été remplacés par des produits qui en se dégradant rapidement ne s’accumulent pas dans les sols. Pourtant, ils peuvent parfois arriver dans votre assiette ou dans votre verre !
En ce qui concerne les fruits et légumes, les producteurs doivent théoriquement respecter un délai entre le dernier épandage et la récolte. Cela permet de laisser les résidus disparaître. Le temps est fonction du produit utilisé. Pourtant, selon une étude de la direction de la santé européenne la moitié des fruits et légumes consommées en France en 1999 contenaient des résidus de pesticides. Mais des contrôles empêchent théoriquement que les seuils dangereux soient dépassés." doctissimo
"En Europe, près de 6 fruits et légumes sur 10 ne présentent aucune trace de pesticide. Sur les 41% restant, 37% présentent des résidus à un niveau inférieur aux limites maximales (LMR) retenues au niveau national ou européen et 3,9% sont en infraction avec ces seuils réglementaires. Tel est le constat effectué par la Direction de la santé de la Commission européenne dans son étude annuelle.L'étude, publiée le 22 avril porte sur plus de 43.000 échantillons de fruits et légumes consommés dans 18 pays d'Europe (les Quinze européens, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein). Le programme européen a contrôlé spécifiquement cinq produits (pomme, tomates, laitues, fraises et raisins de table), plus fréquemment contaminés que d'autres produits.La France plus concernéeLa France, premier utilisateur européen de pesticides et numéro trois mondial, est davantage concernée par ce phénomène. La moitié des échantillons consommés dans l'hexagone contenaient un ou plusieurs résidus de pesticides, dont 6,1% à des taux supérieurs aux seuils réglementaires. Les deux tiers des fraises et des laitues consommées en France présentent des traces de pesticides.Inquiétude justifiéeEn six ans, il n'y a pas eu de baisse de l'utilisation des pesticides en agriculture, en dépit des multiples mises en garde de la Commission européenne. Au contraire, "en 2001, le pourcentage d'échantillons contenant des résidus multiples a fortement augmenté par comparaison avec les quatre années antérieures", remarque l'étude. Les spécialistes de la santé sont particulièrement vigilants sur l'impact des "cocktails" de pesticides, sur lesquels on dispose de très peu d'études épidémiologiques."Il y a donc lieu de s'inquiéter, souligne l'étude, car un risque pour la santé ne peut être exclu, surtout pour les enfants en bas âge, qui consomment ces produits en grande quantité". Les effets des pesticides pour la santé (cancers, fertilité masculine, troubles du système endocrinien) sont suffisamment sérieux pour que la Commission européenne ait engagé la révision de toutes les substances anciennes. Elle envisage le retrait en 2003 d'environ 60% des substances qui étaient sur le marché en 1993."(http://www.notre-planete.info/actualites/actu_183.php)
"Des résidus de pesticides toxiques, en nombre et au-delà des seuils légaux, dans les fruits des eurodéputés!

Mercredi 10 octobre à 10h30 au Parlement Européen, PAN-Europe (dont le MDRGF est un des administrateurs) et Milieudefensie (Pays-Bas) ont présenté les résultats des analyses de résidus de pesticides contenus dans des fruits achetés dans une boutique du Parlement Européen à Bruxelles. Des résultats étonnants qui devraient inciter au changement !
L’enquête et les fruits ciblés. En juillet 07, des représentants de nos ONG ont acheté au sein du parlement européen 8 fruits différents (fraises, abricots, oranges, pommes, poires et 3 sortes de raisins). Ces fruits ont été analysés pour évaluer leur teneur en résidus de pesticides. La plupart des échantillons testés provenaient de l’UE : fraises belges, oranges espagnoles, 2 types de raisin d’Italie, pommes et poires françaises. L’une des grappes de raisin venait d’Egypte. Pas d’origine indiquée pour les abricots.
Résultats : Tous les fruits contaminés ! 28 résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans les échantillons, avec en moyenne 5 résidus différents par fruit, tous les échantillons étant contaminés. Fait remarquable : 14 pesticides différents rien que pour les fraises !

Parmi ces pesticides, on a retrouvé 10 cancérigènes connus, 3 neurotoxiques, 3 toxiques pour le développement ou le système reproducteur et 8 perturbateurs endocriniens suspectés. 2 de ces polluants ont été classés comme « hautement dangereux » par l’OMS.

Abricots, raisins et orange contenaient des résidus au delà de la Limite Maximale en Résidus (LMR) – seuil légal à ne pas dépasser : dont des perturbateurs endocriniens pour les abricots, un cancérigène pour le raisin ainsi que pour les oranges etc.
Ces analyses corroborent les enquêtes annuelles menées au niveau de l’UE faisant état en 2006 de plus de 324 pesticides différents retrouvés dans les 60450 échantillons testés. Avec plus de 40% des échantillons contaminés par des pesticides et 3% au-dessus des LMR. Pour la France ce sont 48% des aliments qui contiennent des pesticides dont 4% qui dépassent les LMR.
Les futures législations « La présence de pesticides dans les aliments, parfois à des niveaux importants, est la conséquence directe de la politique agricole européenne menée depuis plus de 50 ans. Chaque année, plus de 200 000 tonnes de pesticides sont épandus en Europe dont 1/3 dans notre pays ! Nombre de pesticides sont dangereux pour la santé et l’environnement. Alors que la question des pesticides occupe le devant de la scène en France, nous pensons qu’il est temps de prendre les mesures qui s’imposent pour une plus grande protection de la santé et de l’environnement. Comment ? En interdisant les pesticides préoccupants (1) et instaurant un programme de réduction des pesticides de 50% en 10 ans. Lors du vote en plénière en Octobre sur les législations pesticides (2), le parlement européen a une occasion unique de prouver qu’il agit pour la protection de ces concitoyens. En France, le Grenelle de l’environnement devra déboucher sur une plan de réduction des pesticides. Il ne faudra pas manquer ces rendez-vous. Nous saurons y être attentifs. », déclare François Veillerette, Administrateur de PAN-Europe et Président du MDRGF." http://www.mdrgf.org/news/news0711010_Pesticides_analyses_parlement.html

La mort des abeilles met la planète en danger (http://www.lesechos.fr/info/energie/4611614.htm)

Les abeilles s'éteignent par milliards depuis quelques mois. Leur disparition pourrait sonner le glas de l'espèce humaine.
C'est une incroyable épidémie, d'une violence et d'une ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie d'un élevage de Floride l'automne dernier, elle a d'abord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada et l'Europe jusqu'à contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés.
En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes.
En Allemagne, selon l'association nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusqu'à 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène «Marie-Céleste» », du nom du navire dont l'équipage s'est volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusqu'à l'interdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, l'épidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.
« Syndrome d'effondrement »
Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le « syndrome d'effondrement » - ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent l'humanité en dépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions d'année avant l'homme, Apis mellifera (l'abeille à miel) est aussi indispensable à son économie qu'à sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.
Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans l'abdomen des abeilles ? « Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeur Joe Cummins de l'université d'Ontario. Dans un communiqué publié cet été par l'institut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations d'insecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusqu'au pollen que les abeilles rapportent à la ruche, qu'elles empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, l'emploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé - l'imidaclopride (dédouané par l'Europe, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage...) -, les butineuses deviendraient vulnérables à l'activité insecticide d'agents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.
Butineuses apathiques
Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités d'essaims en cours d'effondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.
La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à l'image de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles d'Asie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.
C'est ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur l'ADN de plusieurs abeilles l'équipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à l'est de Madrid réputée pour être le berceau de l'industrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur qu'au froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or l'Espagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de l'Union européenne.
L'effet de cascade ne s'arrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant l'évidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec d'autres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il n'est pas seul à sonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque d'assister à un autre syndrome d'effondrement, craignent les scientifiques : celui de l'espèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à l'homme : « Si l'abeille disparaissait du globe, avait-il prédit, l'homme n'aurait plus que quatre années à vivre. »
PAUL MOLGA